GALERIE

Cette exposition s'inscrit dans une démarche poétique qui interroge la notion de vrai et de faux et questionne notre perception esthétique des images. L'œuvre gravé (eau-forte et aquatinte), à exemplaire unique, déroule au mur une bande de dix neuf mètres de long, en neuf fragments.
 Une histoire, inventée de toutes pièces par Jean Charles Taillandier sert  de prétexte aux images : la découverte fortuite, en 1911, dans l'Est de la France, d'un très long parchemin daté du X^e siècle (Renaissance Carolingienne).

Sa présentation murale est accompagnée d'un abondant commentaire critique et scientifique relatif aux circonstances de sa découverte, à son identification historique et à sa double lecture théologique et alchimique. 

Ce Rouleau Césaire vise donc à brouiller un peu plus la conception linéaire de l’histoire de l’art, à remettre en question ses schémas intellectuels. Il est ainsi propédeutique à une autre « histoire de l’art » qui ne reposerait pas sur une vision scientifique ou historiciste, mais sur la confrontation d’attitudes poétiques. Aucun artiste n’est supérieur à un autre par sa place dans l’histoire, tout au plus lui est-il postérieur dans le temps. Cette mystification du rouleau Césaire se veut donc d’abord une démystification.. Cela dit, elle est tout sauf une thèse, elle est très intensément une démarche personnelle :
- sur les images acquises et « oubliées », donc sur les images « crées »,
- sur les images « anciennes », donc sur nos images modernes,
- sur les images ressenties au plus profond de soi-même, donc sur les images offertes à autrui ou au public,
- sur les images toujours renouvelées des expositions, donc sur l’identité qui perdure de leur créateur.

                                                 Jean-François Clément
                                              «L’énigme du Rouleau Césaire», éditions La Dragonne, Nancy 2001.